Photographies
Dès ses débuts, le studio Lévin se caractérise par sa clientèle presque exclusivement faite de personnages illustres ou en passe de le devenir : peu d’anonymes, quelques mannequins, mais surtout des acteurs et des comédiennes. Très vite, c’est au tour de toute une génération de chanteurs qui vont également défiler devant l’objectif du fameux atelier.
Parler du studio Lévin, c’est avant tout raconter l’histoire d’un duo et, pour ainsi dire, d’une « photographie à quatre mains » tant il est difficile de distinguer le travail de Sam Lévin de celui de Lucienne Chevert, son associée, dans une production de 250 000 prises de vues réalisées en plus de cinquante ans d’une carrière presque commune. L’histoire du studio Lévin est faite de différentes périodes, de ruptures avec le passé et de changements de styles. Tout n’est que renouvellement et évolution dans cette entreprise qui commence en 1934 et se poursuit jusqu’en 1983 : la « manière Lévin » reflète les modes et les mœurs, elle incarne les goûts et les imaginaires d’époques aussi différentes que l’entre-deux-guerres ou les sixties.
En présentant des images non recadrées, ce projet nous invite à découvrir la nature véritable d’un métier et d’une pratique. Il dévoile la nature de l’archive sans pour autant nuire à la qualité de l’image. Ici, s’énonce la cuisine du festin : les à-côtés de la mise en scène, les bricolages, les artifices et tout l’arsenal technique. Les hors champs s’offrent à nous afin de mieux comprendre le contexte des prises de vues, de s’approcher au plus près de l’idée du photographe et de remonter à l’instant même où le modèle se révèle.
Cette exposition est coproduite avec la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.