Le blog de la Maison
Artistes associés
Le terme d'un compagnonnage heureux
Sylvère Lamotte est danseur et chorégraphe de la compagnie Lamento, compagnie de danse conventionnée, associée à La Maison pour trois ans, jusqu’en 2023. Avant la fin de ce compagnonnage, nous avons souhaité échanger avec lui sur son parcours, son expérience à Nevers et ses futurs projets.
Quels projets as-tu mené à bien pendant ces trois ans ?
Le projet initial est né de la rencontre avec Jean-Luc Revol, l’équipe de La Maison et l’univers de la compagnie. Cette association a inclus une sorte de package : un soutien à des représentations, des répétitions (publiques ou entre nous) et de l’éducation artistique et culturelle. C’est de cette forme-là qu’ont fleurit trois créations de la compagnie. On a sillonné tout le territoire de la Nièvre. Puisque La Maison est une scène conventionnée Art en Territoire, on s’est vraiment emparé du département en proposant de spectacles sur scène, comme cette dernière soirée (Ruines et La dernière solitude le 9 décembre), mais également des spectacles en délocalisation dans des gymnases, des centres de soin, et également sous la forme de transhumances artistiques en plein air qu’on a mené à trois reprises (à pied et à vélo) et qui ont emmené une soixantaine de participants à sillonner le territoire dans des parcours artistiques.
Peux-tu nous parler de La dernière solitude ?
Quand Jean-Luc Revol a souhaité que la compagnie soit associée au théâtre, j’avais déjà en tête cette pièce La dernière solitude. J’avais ce rêve un peu fou de réunir des danseurs amateurs du territoire de Nevers pour faire un spectacle dans la grande salle de La Maison. On s’est mis en recherche de ce groupe à travers toutes les actions que la compagnie menait (les spectacles, les ateliers, le bal chorégraphique, les relais de communication avec l’équipe de La Maison).
Ça a constitué cette troupe : 20 danseurs et danseuses qui sont sur scène. Leur aventure a duré presque trois mois. Nous nous sommes vus par week-ends interposés pour mener à bien cette grande création. C’est un travail préparatoire que j’ai imaginé il y a longtemps pour une future création qui verra le jour en 2026.
Travailler avec des amateurs, c’était comment ?
Je trouve que la force de ce groupe est qu’il est intergénérationnel. Très peu se connaissaient avant. J’ai vraiment eu à cœur de constituer une troupe, comme une sorte petite compagnie. Ça n’a pas été dur de travailler avec eux, au contraire ça a été une grande joie, des grands moments de rire, de complicité. Ça a aussi été des moments très exigeants car je ne voulais pas, du fait qu’ils soient amateurs, niveler par le bas l’exigence que j’ai dans la création.
La dernière solitude est une vraie pièce que j’ai imaginée conjointement avec eux, avec leurs corps et leurs possibilités. Le plus dur a été de savoir comment les amener pédagogiquement à mon univers, à l’exigence de la pièce, à l’esthétique que je voulais mettre, tout en respectant leurs capacités et leurs âges.
Le Bal chorégraphique, en octobre 2022.
D’où vient le nom La dernière solitude ?
C’est le nom de ma future pièce en 2026. C’est une sorte de clin d’œil à Ruines, la première pièce de la compagnie, créée en 2015. Pour fêter les 10 ans de la compagnie, La dernière solitude est un retour sur l’univers de la peinture qui m’a nourri pendant Ruines.
Ruines je l’avais fait un peu innocemment, sans une grande connaissance de la peinture. Cette fois-ci c’est une plongée dans un peintre qui m’a bouleversé : Le Caravage. C’est une plongée vivante dans sa peinture. J’ai beaucoup lu. Ce nom m’est apparu au cours d’une lecture de Yannick Haenel qui a écrit La solitude Caravage. J’ai trouvé que les thèmes de la solitude et de la mort pouvaient cohabiter ensemble dans ce titre.
Ton regard sur ces trois années et tes projets pour la suite ?
La vie de compagnie continue, elle devient associée ailleurs. Je garde vraiment en tête toutes les rencontres que j’ai faites sur Nevers et sur l’agglo. Même si les projets continuent c’est un peu de moi que je laisse dans tous ces lieux-là. La compagnie a plein d’autres projets qui tournent. Je pense que la compagnie sera amenée à revenir à Nevers avec un autre spectacle. À suivre…
Vous pouvez suivre l’actualité de la compagnie Lamento sur https://www.cie-lamento.fr/
